Sans dessus dessous

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Sans dessus dessous

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167 円 (税抜き)

? mon extr?me regret, j’y suis oblig?, mistress Scorbitt, r?pondit J.-T. Maston. Qu’il y ait eu ou qu’il y ait quelques remarquables math?maticiennes, et particuli?rement en Russie, j’en conviens tr?s volontiers. Mais, ?tant donn?e sa conformation c?r?brale, il n’est pas de femme qui puisse devenir une Archim?de et encore moins une Newton. ー Oh! monsieur Maston, permettez-moi de protester au nom de notre sexe… ー Sexe d’autant plus charmant, mistress Scorbitt, qu’il n’est point fait pour s’adonner aux ?tudes transcendantes. ー Ainsi, selon vous, monsieur Maston, en voyant tomber une pomme, aucune femme n’e?t pu d?couvrir les lois de la gravitation universelle, ainsi que l’a fait l’illustre savant anglais ? la fin du XVII?me si?cle? ー En voyant tomber une pomme, mistress Scorbitt, une femme n’aurait eu d’autre id?e… que de la manger… ? l’exemple de notre m?re ?ve! ー Allons, je vois bien que vous nous d?niez toute aptitude pour les hautes sp?culations… ー Toute aptitude?… Non, mistress Scorbitt. Et, cependant, je vous ferai observer que, depuis qu’il y a des habitants sur la Terre et des femmes par cons?quent, il ne s’est pas encore trouv? un cerveau f?minin auquel on doive quelque d?couverte analogue ? celles d’Aristote, d’Euclide, de K?pler, de Laplace, dans le domaine scientifique. ー Est-ce donc une raison, et le pass? engage-t-il irr?vocablement l’avenir? ー Hum! ce qui ne s’est point fait depuis des milliers d’ann?es ne se fera jamais… sans doute. ー Alors je vois qu’il faut en prendre notre parti, monsieur Maston, et nous ne sommes vraiment bonnes… ー Qu’? ?tre bonnes! ≫ r?pondit J.-T. Maston. Et cela, il le dit avec cette aimable galanterie dont peut disposer un savant bourr? d’x. Mrs Evang?lina Scorbitt ?tait toute port?e ? s’en contenter, d’ailleurs. ≪ Eh bien! monsieur Maston, reprit-elle, ? chacun son lot en ce monde. Restez l’extraordinaire calculateur que vous ?tes. Donnez-vous tout entier aux probl?mes de cette oeuvre immense ? laquelle, vos amis et vous, allez vouer votre existence. Moi, je serai la ≪ bonne femme ≫ que je dois ?tre, en lui apportant mon concours p?cuniaire… ー Ce dont nous vous aurons une ?ternelle reconnaissance, ≫ r?pondit J.-T. Maston. Mrs Evang?lina Scorbitt rougit d?licieusement, car elle ?prouvait sinon pour les savants en g?n?ral du moins pour J.-T. Maston, une sympathie vraiment singuli?re. Le coeur de la femme n’est-il pas un insondable ab?me? Oeuvre immense, en v?rit?, ? laquelle cette riche veuve am?ricaine avait r?solu de consacrer d’importants capitaux. Voici quelle ?tait cette oeuvre, quel ?tait le but que ses promoteurs pr?tendaient atteindre. Les terres arctiques proprement dites comprennent, d’apr?s Maltebrun, Reclus, Saint-Martin et les plus autoris?s des g?ographes : 1° Le Devon septentrional, c’est-?-dire les ?les couvertes de glaces de la mer de Baffin et du d?troit de Lancastre; 2° La G?orgie septentrionale, form?e de la terre de Banks et de nombreuses ?les, telles que les ?les Sabine, Byam-Martin, Griffith, Cornwallis et Bathurst; 3° L’archipel de Baffin-Parry, comprenant diverses parties du continent circumpolaire, appel?es Cumberland, Southampton, James-Sommerset, Boothia-Felix, Melville et autres ? peu pr?s inconnues. En cet ensemble, p?rim?tr? par le soixante-dix-huiti?me parall?le, les terres s’?tendent sur quatorze cent mille milles et les mers sur sept cent mille milles carr?s. Int?rieurement ? ce parall?le, d’intr?pides d?couvreurs modernes sont parvenus ? s’avancer jusqu’aux abords du quatre vingt-quatri?me degr? de latitude, relevant quelques c?tes perdues derri?re la haute cha?ne des banquises, donnant des noms aux caps, aux promontoires, aux golfes, aux baies de ces vastes contr?es, qui pourraient ?tre appel?es les Highlands arctiques. Mais, au del? de ce vingt-quatri?me parall?le, c’est le myst?re, c’est l’irr?alisable desideratum des cartographes, et nul ne sait encore si ce sont des terres ou des mers que cache, sur un espace de six degr?s, l’infranchissable amoncellement des glaces du P?le bor?al. Or, en cette ann?e 189?, le gouvernement de ?tats-Unis eut l’id?e fort inattendue de proposer la mise en adjudication des r?gions circumpolaires non encore d?couvertes ー r?gions dont une soci?t? am?ricaine, qui venait de se former en vue d’acqu?rir la calotte arctique, sollicitait la concession. Depuis quelques ann?es, il est vrai, la conf?rence de Berlin avait formul? un code sp?cial, ? l’usage des grandes Puissances, qui d?sirent s’approprier le bien d’autrui sous pr?texte de colonisation ou d’ouverture de d?bouch?s commerciaux. Toutefois, il ne semblait pas que ce code f?t applicable en cette circonstance, le domaine polaire n’?tant point habit?. N?anmoins, comme ce qui n’est ? personne appartient ?galement ? tout le monde, la nouvelle Soci?t? ne pr?tendait pas ≪ prendre ≫ mais ≪ acqu?rir ≫, afin d’?viter les r?clamations futures. Aux ?tats-Unis, il n’est de projet si audacieux ou m?me ? peu pr?s irr?alisable qui ne trouve des gens pour en d?gager les c?t?s pratiques et des capitaux pour les mettre en oeuvre. On l’avait bien vu, quelques ann?es auparavant, lorsque le Gun-Club de Baltimore s’?tait donn? la t?che d’envoyer un projectile jusqu’? la Lune, dans l’espoir d’obtenir une communication directe avec notre satellite. Or n’?taient-ce pas ces entreprenants Yankees, qui avaient fourni les plus grosses sommes n?cessit?es par cette int?ressante tentative? Et, si elle fut r?alis?e, n’est-ce pas gr?ce ? deux des membres dudit club, qui os?rent affronter les risques de cette surhumaine exp?rience? Qu’un Lesseps propose quelque jour de creuser un canal ? grande section ? travers l’Europe et l’Asie, depuis les rives de l’Atlantique jusqu’aux mers de la Chine, qu’un puisatier de g?nie offre de forer la terre pour atteindre les couches de silicates qui s’y trouvent ? l’?tat fluide, au-dessus de la fonte en fusion, afin de puiser au foyer m?me du feu central, qu’un entreprenant ?lectricien veuille r?unir les courants diss?min?s ? la surface du globe, pour en former une in?puisable source de chaleur et de lumi?re, qu’un hardi ing?nieur ait l’id?e d’emmagasiner dans de vastes r?cepteurs l’exc?s des temp?ratures estivales pour le restituer pendant l’hiver aux zones ?prouv?es par le froid, qu’un hydraulicien hors ligne essaie d’utiliser la force vive des mar?es pour produire ? volont? de la chaleur ou du travail que des soci?t?s anonymes ou en commandite se fondent pour mener ? bonne fin cent projets de cette sorte! ce sont les Am?ricains que l’on trouvera en t?te des souscripteurs, et des rivi?res de dollars se pr?cipiteront dans les caisses sociales, comme les grands fleuves du Nord-Am?rique vont s’absorber au sein des oc?ans.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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