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Ce qu’il faut, ce qui est un besoin essentiel, une condition absolue d’existence pour les peuples modernes, ce sont les grands travaux industriels, l’application vaste et r?p?t?e de la science, et des voies de communication aussi nombreuses qu’?tendues. La vie mat?rielle est analogue ? la vie animale ; il faut qu’un pays soit sillonn? de chemins de fer comme un membre est sillonn? de muscles et de nerfs. Les voies de communication rapides sont comme les art?res et les veines o? se pr?cipite le sang : sans elles, pas de circulation, pas de vie possible. Or, le sang d’un peuple aujourd’hui, c’est le commerce, ce sont les produits de son activit? qu’il fait circuler dans tous les sens et qui, incessamment, se renouvellent. ー S’il refuse de se frayer des routes vers les grands centres et les ports de mer qui servent de d?bouch?s ? son travail et ? son industrie, il s’affaissera, il p?rira au milieu m?me de sa richesse. Les parties ?loign?es succomberont les premi?res, puis, la t?te et le c?ur suivront. C’est ? cette agonie, agonie de lui-m?me que le peuple de notre provinee assiste depuis vingt-cinq ans. Il a vu une ? une ses plus belles r?gions s’appauvrir et se d?peupler ; il a vu la plus belle ville du monde, sa capitale, accumuler lentement ses ruines et s’en aller vers les choses du pass? ; il s’est vu, lui, un des peuples les plus vigoureux, et sans nul doute l’un des vieux dou?s de la terre, contraint de d?serter ses foyers et de chercher du travail sur un sol lointain, quand le sien propre r?gorgeait de tr?sors. Ce que nous avons de richesses ferait la fortune d’un continent, et cependant nous n’avons pas pu nourrir un million d’hommes ! Nos mines sont in?puisables, et cependant o? sont les bras qui les exploitent, o? les chemins de fer qui en transportent les produits capables d’alimenter l’industrie de toute l’Am?rique ? L’admirable vall?e du St Maurice offre en vain son sein intarissable ? quiconque voudrait le presser, mais ? peine quelques milliers d’hommes s’?chelonnent sur cet espace que devraient couvrir les puissantes machines de l’industrie. La vall?e du Saguenay, si brillante de promesses, il y a quelques ann?es ? peine, maintenant se d?peuple, languit et mesure, dans un abandon douloureux, ce qui lui reste de forces pour retarder sa ch?te.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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