L’envers du journalisme

【電子書籍なら、スマホ・パソコンの無料アプリで今すぐ読める!】


L’envers du journalisme

楽天Kobo電子書籍ストア

689 円 (税抜き)

R?DACTION ! ≫ Martin jeta ce mot avec l’importance d’un homme qui sait seul tout ce qu’il signifie et il entra dans la cage de l’ascenseur. Le gar?on, blas? sur les intonations diverses des centaines de personnes qu’il transportait journellement, fit tout de m?me la r?flexion qu’il avait affaire ? un ?tranger et que cet ?tranger semblait plut?t pr?occup?. Les gar?ons d’ascenseur, quand ils sont intelligents, sont des observateurs, des philosophes au petit pied. Ils voient tant de monde, ils ont tant d’occasions d’?tudier la nature humaine qu’ils ne peuvent s’emp?cher de se livrer un peu ? cette ?tude. Ils y sont m?me forc?s, pour arriver ? satisfaire le ≪ patron ≫ et pour plaire aux diverses personnes avec qui ils viennent en contact. Tel ≪ business man ≫ ne souffre pas de retard dans le d?part de l’ascenseur ; tel autre, plus bienveillant, ne manifestera pas de d?plaisir si le gar?on attend quelques secondes pour permettre ? une personne de plus d’y prendre place ; tel autre enfin s’amusera m?me ? causer avec lui, comme s’il importait peu qu’on part?t jamais. Et puis, il y a les habitu?s, et il y a les ?trangers : il ne faut pas faire attendre ces derniers, si on ne veut pas leur donner une mauvaise id?e du journal et de l’administration. Gr?goire savait tout cela ー et d’autres choses encore. Il mit la main ? la manivelle. En quelques secondes, on ?tait rendu, et l’ascenseur stoppait au quatri?me ?tage. ≪ R?daction ! ≫ dit-il. Martin coupa court aux pens?es qui bouillonnaient dans son cr?ne. Les yeux brillants et l’allure d?cid?e, quoiqu’il f?t fort intimid?, il p?n?tra dans la salle de la r?daction. Son ami Th?ophile Bernier, reporter et m?me assistant-city editor, ー ce qui n’est pas un mince honneur dans le monde des journalistes, ー devait se trouver l? et l’attendre pour le pr?senter au city editor en qualit? d’aspirant reporter. Le pupitre de Bernier ?tait un des premiers en entrant. Martin vit tout de suite l’assistant-city editor, qui lisait paisiblement le journal, tout frais sorti des presses. Il ?tait trois heures. C’est un moment psychologique dans une salle de r?daction. Le journal commence ? s’imprimer, en bas, au sous-sol, dans la chambre des presses, et on envoie ? la h?te les premiers num?ros ? la r?daction. L’activit? fi?vreuse de la journ?e a cess?. Les crayons ne courent plus sur le papier, les machines ? ?crire ne font plus entendre leur ≪ tapotement ≫ monotone et assourdissant ; mais on est encore vibrant du travail intense que l’heure de la ≪ mise en page ≫ a brusquement interrompu, on est encore en ?veil. On se h?te donc de d?plier et de parcourir le journal. On cherche l’endroit o? se trouvent les nouvelles qu’on a donn?es ; on regarde si elles ont ?t? bien mises en valeur par un titre appropri? et si elles sont en bonne place ; on constate si elles sont convenablement ?crites, ー car on les a r?dig?es trop vite pour pouvoir s’en rendre compte. Le city editor, lui, d’un air s?rieux et absorb?, passe en revue les titres. Son ?il exerc? va de l’un ? l’autre, pour voir si quelque coquille f?cheuse n’a pas ?t? faite dans la pr?cipitation de la derni?re heure : une transposition de titres est toujours ? craindre et il faudrait y rem?dier au plus t?t, s’il s’en ?tait produit. Il ne faut pas livrer le journal au public avec quelque erreur ridicule dont on rirait et dont les ≪ confr?res ≫ ne manqueraient pas de faire des gorges-chaudes. Les premi?res salutations ?chang?es, Martin demanda ? Bernier si c’?tait le bon moment pour se faire pr?senter. ー Oui, r?pondit-il, attends un peu ; je vais aller parler au city editor. Martin demeura debout, ? c?t? du pupitre de Bernier, et il se mit ? regarder autour de lui, avec curiosit?. Il avait peine ? croire que cette salle, qui ressemblait actuellement ? un cabinet de lecture, avec tout le personnel lisant le journal, f?t l’endroit d’o? sortaient toutes les nouvelles extraordinaires, int?ressantes ou insignifiantes qu’il avait vues dans les gazettes. On ?tait en novembre. Il n’y avait pas encore de neige, mais il faisait d?j? froid et on tenait les fen?tres ferm?es dans la r?daction. Les vitres, peu souvent lav?es et encrass?es par la fum?e des pipes, ne laissaient passer qu’un jour terne, qui ?clairait vaguement les physionomies ferm?es des reporters. Ils fumaient et lisaient, en ?changeant des monosyllabes, de courtes exclamations que leur arrachait tel ou tel article. D?sesp?rant de d?couvrir quoi que ce soit dans cette ?tude des figures qui l’entouraient et dont aucune ne le regardait, Martin s’assit, prit le journal laiss? par Bernier et se mit ? lire lui aussi.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
※ご購入は、楽天kobo商品ページからお願いします。
※切り替わらない場合は、こちら をクリックして下さい。
※このページからは注文できません。

この商品の詳細を調べる


本・雑誌・コミック » 洋書 » FICTION & LITERATURE
’occasions transportait attendre causer parler