【電子書籍なら、スマホ・パソコンの無料アプリで今すぐ読める!】
L’angelus du soir venait de sonner ? la cath?drale de la bonne ville de Qu?bec ; un beau soleil de mai r?jouissait la nature ; aucun nuage ne souillait le ciel ?tincelant. Une brise l?g?re rafra?chissait l’air et caressait mollement les arbres s?culaires qui entouraient alors la petite ?glise des R?collets. Cependant, ? peine les derniers appels ? la pri?re du soir s’?taient-ils r?percut?s dans le lointain, que la cloche se mit ? tinter de nouveau. De sa voix gr?le, elle semblait jeter aux ?chos des alentours un supr?me sanglot. Par les rues circulaient les citadins endimanch?s, marchant d’un pas tranquille et recueilli, dans lequel on ne reconnaissait plus les vives allures de l’activit? ordinaire, tandis que les rares boutiquiers de l’?poque se pr?cipitaient sur le pas de leur porte pour voir d?filer la foule. ? quel spectacle couraient donc ces dignes habitants d’une ville encore ? son berceau ? Quelle catastrophe les arrachait ainsi ? leurs occupations ? Quelle perte pouvait donc, comme un voile de deuil, r?pandre sur toute la ville ce souffle de tristesse ? Jean-Marie Mercier, taillandier, devisant sur sa porte avec Mathurine Dumas, la merci?re du coin, va nous l’apprendre. ー L’enterrement du saint se fait-il pour s?r demain, ma comm?re ? disait Jean-Marie. ー Pour s?r et certain, mon comp?re, r?pliquait Mathurine, que m?me le bedeau de la cath?drale qui est venu ce tant?t chercher ma derni?re aune de cr?pe, m’a dit que la procession se mettrait en marche juste ? sept heures demain matin. ー Est-ce vrai que le corps va ?tre port? dans les quatre ?glises de la Haute-Ville ? ー Qui a pu vous dire cette nouvelle ? voisin. Serait-il possible que le bedeau m’aurait cach? cet important d?tail ? reprit Mathurine, vex?e ? la pens?e seule que son voisin pouvait ?tre mieux inform?. ー Comment ! vous ignorez ? Mais vous n’?tiez donc pas hier soir ? la r?citation de l’office des morts ? l’?glise des R?collets, quand le sup?rieur a donn? la marche des fun?railles et a fait son beau discours sur la mort de Mgr. De Laval, que tout le monde pleurait ? ー H?las ! il m’a ?t? impossible de quitter mon comptoir un seul instant, m?me que j’ai d? me lever ? trois heures ce matin pour pouvoir aller v?n?rer la d?pouille du saint ?v?que. ー J’ai ?t? plus heureux, m?re Dumas, fit Anselme Ribault, tonnelier, qui rejoignait le groupe en ce moment ; j’ai eu le bonheur de passer la nuit de garde aupr?s du saint, et toute la journ?e j’ai pris part ? l’ornementation de la cath?drale. De sorte que je connais tout le programme de la c?r?monie. ー Est-ce bien vrai qu’il y aura procession dans toutes les ?glises ? ー Rien de plus vrai, c’est moi qui vous le dit, reprit Anselme Ribault en se rengorgeant, puisque je l’ai entendu de mes deux oreilles, mais entendu, l? r?p?ter par M. le grand-vicaire Glandelet ? M. de la Colombi?re. C’est parce que les communaut?s religieuses ont t?moign? le d?sir de voir les restes mortels du v?n?rable ?v?que qu’il en a ?t? d?cid? ainsi. Laissons Jean-Marie Mercier et la merci?re Dumas ? leur curiosit?, et remplissons une lacune que nous avons d? laisser dans un ouvrage pr?c?dent . Le nom de Mgr de Laval est trop intimement li? ? l’histoire du pays pour qu’une courte esquisse de sa vie et de ses ?uvres ne trouve pas sa place ici. Sans doute il n’est pas un habitant du Canada qui n’ait appris ? v?n?rer le nom du premier et saint ?v?que de la Nouvelle-France. Mais combien parmi la masse du peuple ー nous n’?crivons que pour ceux-l? ー qui savent les nombreux titres de ce pr?lat ? notre gratitude ? Certes, s’il en existe, le nombre en est certainement bien petit. Eh bien ! donc, au risque m?me de tomber dans le hors d’?uvre, nous allons consacrer quelques pages au r?cit de ses travaux, de ses vertus, ne regrettant qu’une seule chose, que l’espace et nos humbles capacit?s nous laissent bien au-dessous de la t?che. L’illustre et pieux pr?lat, l’intr?pide Fran?ois-Xavier de Laval-Montmorency, naquit ? Laval, ville du Maine, dans le dioc?se de Chartres en France, le 30 avril 1623. Son p?re, Hugues de Laval, sieur de Montigny, le pla?a, jeune encore, au coll?ge des j?suites, ? la Fl?che, o? il fit un brillant cours d’?tudes. ? peine e?t-il atteint l’?ge de huit ans, que le jeune Fran?ois re?ut la tonsure, et deux ans plus tard, son oncle, l’?v?que d’Evreux, le faisait chanoine-honoraire de sa cath?drale. Quelques ann?es apr?s, la mort de ses deux fr?res ain?s le for?a de quitter l’habit eccl?siastique pour se consacrer au soin de ses parents et ? l’administration de leur fortune, malgr? sa grande r?pugnance ? rentrer dans le monde. Aussi se d?barrassa-t-il bient?t de ces devoirs temporels pour s’incorporer de nouveau dans la milice du sanctuaire.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
※ご購入は、楽天kobo商品ページからお願いします。
※切り替わらない場合は、こちら をクリックして下さい。
※このページからは注文できません。