La lanterne d’un suspendu

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La lanterne d’un suspendu

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689 円 (税抜き)

R?jouissez-vous, Roux et Magnan ! Cloches de la Gazette et du Citoyen, sonnez ? toutes vol?es. Car, bonheur depuis si longtemps d?sir?, perspective si souvent r?v?e, la Jeune R?publique est suspendue. Suspendue ! La pauvrette l’?tait, d?s sa naissance ; elle l’?tait sur le bord d’un ab?me qu’on appelle ≪ l’?tat de si?ge. ≫ Retenue par un fil ; ce fil, le grand sabre de M. Espivent, qui coupe comme un rasoir, l’a coup?, et l’ex-Marotte a roul? au fond du pr?cipice. Elle n’en sortira pas de trois mois. Versons une larme, deux larmes m?me. Mais ne r?criminons pas. La loi, c’est… la loi. L’autorit?, c’est… l’autorit?. Et ce n’est pas moi, morbleu ! qui m’insurgerai contre la loi, encore moins contre l’autorit?. Je sais que beaucoup trouvent un peu raide qu’une suspension pareille vous tombe comme ?a sur le nez, sans crier ≪ gare ≫, au moment o? l’on s’y attend le moins : je leur fais gr?ce de leurs compliments de condol?ances. Quant ? ceux qui pensent que ce n’est pas assez pour un sacripant de mon esp?ce, ils sont bien bons ; je les remercie de la sympathie qu’ils me t?moignent. Il y en a d’autres qui doivent dire au contraire que le g?n?ral Espivent est all? trop loin en me suspendant : ceux-l?, je les embrasse du fond du c?ur. Ce sont ceux qui n’auraient pas voulu me voir suspendu, mais seulement pendu.

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Ne vous est-il jamais arriv?, lecteur, de recevoir un pav? sur la t?te ? Si oui, vous comprendrez facilement la stup?faction profonde qui s’est empar?e de moi mercredi, lorsque j’ai lu dans les journaux du matin l’arr?t? de l’?tat de si?ge me concernant. ≪ Comment ! me suis-je ?cri? ー avec tant de force que mon g?rant en est devenu sourd, ー comment ! si les articles incrimin?s de la Jeune Republiquesont ? ce point subversifs, pourquoi ne s’en aper?oit-on que quatre jours apr?s leur apparition ? ≫ De deux choses l’une : ou l’autorit? les avait lus depuis le samedi matin ; ou elle n’en a eu connaissance que par les ravages terribles qu’ils ont caus?s. Dans le premier cas, le g?n?ral n’a pas trouv? d’abord ces articles dangereux, et alors, n’?tant pas du tout connaisseur en cette mati?re, il ferait mieux de laisser la surveillance de la presse ? ce cher M. Limbourg qui s’y entend fort, comme on sait. Dans le second cas, notre grand chef militaire s’est montr? bien peu soucieux de la vie des citoyens commis ? sa garde, puisqu’il a pr?f?r? se promener au Prado qu’emp?cher d?s le d?but notre num?ro 85 de lancer sur les Marseillais des articles aussi explosibles. (Voil? un dilemme dont je d?fie bien M. Espivent de se tirer. ? moins toutefois que, nouvel Alexandre, il ne tranche avec son ?p?e ce petit n?ud gordien. Chose qui lui serait tr?s-facile ; argument que je trouverais on ne peut plus convaincant ; r?ponse raisonnable devant laquelle je m’inclinerais avec toute la gr?ce dont je pourrais ?tre capable.) Ceci dit entre parenth?ses, arrivons aux d?sastres occasionn?s par le dernier num?ro de la Jeune R?publique : ー 1° Dans la journ?e du samedi, un vieux monsieur, qui se trouvait assis sur un banc des All?es ? c?t? d’un lecteur de notre journal, s’est trouv? subitement pris d’une attaque de nerfs et d’un vomissement de vermicelles par le nez, qui n’ont dur? pas moins de dix minutes. Sit?t que la malencontreuse feuille a ?t? ploy?e par son propri?taire et renferm?e, l’attaque et le vomissement ont cess?. ー 2° Dimanche, un facteur rural ayant laiss? tomber un exemplaire de la susdite Jeune R?publique dans une terre labour?e de Saint-Barnab?, une l?gion consid?rable de sauterelles s’est ? l’instant m?me abattue sur la province de Constantine, et en m?me temps un paysan de Ch?teau-Gombert qui avait un nez ? la Parmenti?re a vu sa femme d?vor?e en un clin d’?il par quarante-huit punaises. ー 3° On conna?t maintenant la v?ritable cause de l’incendie de l’Alcazar, d’abord attribu? ? l’explosion d’un p?tard (erreur !) ; ensuite au caract?re hargneux et ? la gourmandise prononc?e du chien du piston de l’orchestre (erreur encore !). Ce sinistre est tout bonnement d? ? notre collaborateur Sibilot qui, se promenant ce jour-l? dans les coulisses et y m?ditant sa lettre au shah de Perse, a eu l’imprudence d’?ternuer bruyamment, ce qui a d?termin? l’inflammation imm?diate de la sc?ne et de l’?tablissement. ー 4° Depuis quelques jours, l’ami Bourelly maigrissait d’une fa?on inqui?tante. Vendredi, il alla voir le docteur qui lui ordonna un lavement ? la graine de lin. Le clyst?re fut pris ; mais, ? fatalit? ! le malheureux, ayant aussit?t apr?s sign? nos exemplaires du d?p?t, rendit ? la stup?faction g?n?rale d’honn?tes fabricants de clovisses qui se trouvaient l?… devinez-quoi ?… Un ruisseau de p?trole ! Ce liquide insurrectionnel, s’?tant r?pandu aussit?t dans les environs d’Endoume, y d?truisit les nombreuses r?coltes de bl? et de chicor?e que de braves habitants s’appr?taient ? moissonner.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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Dimanche ’Alcazar trouvent vermicelles perspective