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C’?tait un grand salon brillamment ?clair?, dans un vaste appartement du faubourg Saint-Germain ; au fond de la pi?ce, un paravent excluait soigneusement l’?clat de la lumi?re. Un faible demi-jour r?gnait autour du canap? sur lequel reposait une femme maigre et p?le. De riches tentures, de beaux meubles, ornaient le salon, mais nulle r?union de la famille n’y avait laiss? sa trace : pas un panier ? ouvrage, pas un livre, pas un journal. En ?cartant une feuille du paravent, au contraire, en p?n?trant dans le petit r?duit que s’?tait cr?? la ma?tresse du logis, on fr?lait un piano, on heurtait une ?tag?re charg?e d’inutilit?s gracieuses, on ?tait charm? par le parfum des fleurs. Le salon ?tait le domaine commun ; le coin derri?re le paravent ?tait un refuge. La solitaire ?tait oisive, la t?te appuy?e sur sa main, comme si elle ?tait plong?e dans une r?verie vague ; bient?t, se soulevant avec peine, elle agita une sonnette : un domestique parut. ≪ O? est Mlle ?lisabeth ? demanda-t-elle. Dites-lui que je voudrais lui parler. ≫ Et elle retomba dans ses r?flexions. Quelques minutes s’?coul?rent, puis la porte s’ouvrit, doucement mais rapidement, et une jeune fille de vingt ans, grande et robuste, vint s’asseoir au pied du canap? de sa m?re. ?lisabeth avait les cheveux noirs, ses yeux ?taient bleus, un peu p?les, mais lorsqu’une ?motion vive venait l’agiter, son regard, froid d’ordinaire, lan?ait tout ? coup des ?clairs, et tout son visage respirait l’?nergie comme la passion. Elle ?tait calme alors, et caressait en silence les mains de sa m?re, jouant machinalement avec les bagues qui couvraient ses doigts amaigris. Elle n’avait pas demand? pourquoi on l’avait appel?e : sa m?re semblait satisfaite de sa pr?sence, et ne parlait pas non plus. ?lisabeth avait cependant relev? la t?te ; ses yeux s’?taient habitu?s ? l’esp?ce d’obscurit? qui r?gnait autour du canap? ; d’ailleurs un rayon de la vive lumi?re des lampes tombait par une fente du paravent sur le front de la malade. Il n’y avait pas ? se m?prendre sous cet ?clat r?v?lateur, c’?tait bien une malade qui ?tait ?tendue l?. Le c?ur de la jeune fille se serra violemment ; il lui sembla voir une mourante. Elle se leva instinctivement pour d?placer la lampe dont la lumi?re fatiguait les yeux de sa m?re, puis elle revint s’asseoir sur son tabouret, l’?me saisie d’une grande terreur. ≪ ?tes-vous plus souffrante, ce soir, maman ? ≫ dit-elle en se penchant sur le canap?. Sa voix ne tremblait pas, mais l’oreille de la malade y sentit vibrer l’accent d’une tendresse qui ne lui ?tait pas ordinaire. Elle rouvrit les yeux qu’elle avait ferm?s comme sa fille passait derri?re le paravent.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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