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LA GUERRE DE CENT ANS. ー ODETTE LA SUIVANTE CHEZ JEANNE DE MONTFORT ET B?ATRIX DE BOH?ME (1341-1347)...C’?TAIT au mois de mai 1341, vers le matin, dans un vaste ch?teau fort du duch? de Bretagne ; Jeanne, comtesse de Montfort, ?tait assise dans une grande salle dont les vitraux, orn?s de peintures et d’armoiries, ne laissaient p?n?trer qu’un jour douteux ; ? c?t? d’elle, sur un coussin, une jeune fille aux cheveux blonds, ? la robe de soie violette, chantait en s’accompagnant sur un luth ; elle levait de temps en temps les yeux sur sa ma?tresse sans oser interrompre sa musique ; la comtesse Jeanne n’?coutait pas ; son front ?tait soucieux. Odette avait rougi, sa voix faiblissait ; elle se tut enfin, et se mettant ? genoux devant la comtesse, elle porta doucement ? ses l?vres le bord de sa robe. ≪ Madame, dit-elle ? demi-voix, vous ?tes triste ; que pourrais-je faire pour vous ?gayer et ramener le sourire sur vos l?vres ? ≫ Jeanne ne r?pondait pas ; tout ? coup, elle se leva droite, arrachant brusquement son manteau brod? des mains de sa suivante : ≪ ?coute ! dit-elle, n’entends-tu pas le galop d’un cheval ? ≫ Odette pr?ta l’oreille, elle secouait la t?te. La comtesse ?coutait toujours. ≪ J’entends, j’entends, s’?cria bient?t la jeune fille ; c’est un cavalier bien press? ; il a travers? le village sans s’arr?ter et il pousse son cheval sur le flanc de la colline ; il apporte sans doute d’importantes nouvelles. ≫ Elle h?sitait et semblait sur le point de hasarder une question ; mais la comtesse fit un pas vers la porte, comme si son impatience ne lui permettait pas d’attendre le messager ; au m?me instant, on entendait les grincements du premier pont-levis qui se baissait. Le cavalier avait d?j? franchi une enceinte, la seconde porte s’ouvrait devant lui ; bient?t les pas de son cheval retentirent sur le dernier pont. Jeanne de Montfort, toujours debout, le cou tendu, les l?vres serr?es, les mains fortement press?es l’une contre l’autre, attendait. Derri?re elle, Odette, p?le et les yeux tout grands ouverts, regardait la comtesse. D’o? venait cette ardente inqui?tude ? On entendait des pas dans le vestibule, des voix confuses retentissaient sous les larges vo?tes ; bient?t tous les pages, les damoiseaux, les ?cuyers, les piqueurs pouss?rent ensemble le m?me cri : ≪ Vive monseigneur le duc de Bretagne, Jean IV, notre bien-aim? seigneur ! ≫ La comtesse rougit, p?lit et s’avan?a vers la porte ; Odette la suivait machinalement ; on savait le duc de Bretagne, Jean m, en route pour revenir de l’arm?e du roi de France ; lui ?tait-il arriv? malheur en chemin ? Odette ?tait une pauvre orpheline ?lev?e nagu?re dans la maison, de la duchesse de Bretagne ; celle-ci en avait, fait don ? sa belle-s?ur, la comtesse de Montfort ; mais la jeune fille n’avait jamais oubli? le noble visage, les douces la?ons et le brave langage du duc ; elle avait souvent regrett? sa cour et le l?ger servage de la duchesse ; la comtesse Jeanne de Flandre, plus fi?re et plus r?solue que la princesse de Savoie, tenait sa maison sous une discipline exacte ; Odette, qui l’aimait et l’admirait, avait plus d’une fois ?prouv? les effets de sa col?re ; elle avait p?li au nom du duc de Bretagne appliqu? au comte de Montfort ; mais la nouvelle duchesse ne faisait pas attention ? elle ; son oreille avait reconnu le pas de son mari. Il entra, grand, robuste, les tempes d?garnies de leurs cheveux gris par la pression du casque, son habit de velours us? sur les ?paules par le frottement de la cuirasse ; il ?tait suivi de ses chevaliers et ?cuyers familiers. mais en mettant les pieds sur le seuil de la chambre de sa dame, il fit un signe et les serviteurs se retir?rent ; il n’avait pas aper?u Odette ; Jeanne l’avait oubli?e ; elle n’osait sortir ni faire un mouvement qui p?t rappeler sa pr?sence ; le comte de Montfort s’avan?a vers sa femme : QUELQUE CHOSE DE GRAND. ー L’ENFANCE DES PASCAL (1631-1646.).. VAUX ET PIGNEROL. ー FOUQUET (1661-1680.).. DERRI?RE LES HAIES. ー GUERRE DE LA VEND?E (1793-1794.)..画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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