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Je vous prie de prendre ? la lettre le titre de mon article. Ce chapitre n’a rien de politique ; il n’a rien de commun avec ces longues allusions, en termes souvent trop couverts, aux affaires et aux hommes du moment. Ceci est la simple histoire d’un accident funeste arriv? ? l’un de mes plus chers amis ; et comme, je ne sais pourquoi, cette histoire a pris quelque peu une teinte artiste et litt?raire, ne f?t-ce que pour charmer les ennemis de mon cher Jules et les miens propres, j’ai entrepris de vous la raconter. Jules est un homme d’esprit et de c?ur ; c’est un sceptique sans fanatisme et sans ostentation, simple et bon toutes les fois qu’il n’est pas en col?re, facile ? s’indigner, aimant beaucoup les vrais plaisirs, la table, le jeu de piquet ? un prix mod?r?, la conversation avec les femmes pourvu qu’elles ne fassent pas de romans ou de vers ; il ne d?teste pas non plus le vin de Bourgogne quand il est vieux et le cigare quand il ne vient pas de la r?gie ; du reste bon et col?re, licenci? en droit, moqueur et s’inqui?tant peu de ce qui s’imprime, vers ou prose, livre ou journal. Ce jeune homme s’?tait fait une vie heureuse ? sa mani?re. Il ne s’?tait d?vou? ? la politique de personne, il n’avait insult? aucune d?cadence, il n’avait salu? aucun av?nement ; il m?prisait autant le fanatisme que l’admiration ; la loi lui paraissait un contre-sens dans une cr?ature raisonnable ; il n’avait de haine que pour ses ennemis et d’amiti? que pour ses amis ; ce qui est fort rare, remarquez-le bien, dans cette pauvre esp?ce humaine, qui se passionne ? tort et ? travers sans que le plus souvent elle puisse savoir pourquoi. Ajoutez a cette ?galit? d’?me une absence totale d’ambition. En fait d’autorit? il n’avait jamais rien d?sir?, pas m?me la pr?sidence du conseil des ministres ; en fait de distinction honorifique, il n’avait pas m?me song? ? demander la croix d’honneur. Il ?tait fait ainsi, indiff?rent ? tout ce que le vulgaire appelle de ses v?ux. L’amour m?me le comptait au dernier rang de ses ?lus : c’?tait un enr?l? qui allait au pas, sans se presser, et toujours s?r d’arriver trop t?t. Sans compter qu’il avait la plus sublime indiff?rence pour les objets ext?rieurs : le monde allant et venant le touchait peu ; la c?l?brit? les plus fortes, celles de la veille, le touchaient peu. Il n’e?t pas d?tourn? la t?te pour voir un pape saint-simonien. On lui e?t dit pendant qu’il ?tait ? d?ner : Voici une r?volution qui passe ! qu’avant le dessert il ne se f?t pas mis ? la fen?tre pour la voir passer. Souvent je le grondais de tant d’indiff?rence : ー Malheureux ! lui disais-je, tu ne sauras donc jamais un mot de l’histoire contemporaine ! Tu n’as vu ni M. P?rier, ni M. le g?n?ral Lafayette, ni le p?re Enfantin, ni B?ranger ! tu n’as pas ?t? admirer le monument en bois des h?ros de juillet et l’?l?phant en pl?tre de la Bastille ! Tous nos grands hommes passeront, tous nos monuments crouleront, et tu ne pourras pas dire ? tes petits enfants : Je les ai vus ! Malheureux et insensible ami ! ? quoi donc te sert d’avoir des yeux ? Ainsi je lui parlais souvent. Lui, railleur-bonhomme, se moquait de mon enthousiasme ; il traitait toute l’histoire contemporaine comme de l’histoire ancienne ; il attendait, disait-il, qu’on l’e?t ?crite pour l’apprendre et pour y croire ; et puis, disait-il encore, n’avons-nous pas l’Iconographie des contemporains ? n’avons-nous pas le suppl?ment ? la biographie Michaud ? Et la lithographie donc qui reproduit si bien tous les monuments et toutes les figures en pl?tre ? Est-ce donc la peine de nous d?ranger ?画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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