Le Grand Ecart

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640 円 (税抜き)

Jacques Forestier pleurait vite. Le cin?matographe, la mauvaise musique, un feuilleton, lui tiraient des larmes. Il ne confondait pas ces fausses preuves du c?ur avec les larmes profondes. Celles-l? paraissent couler sans motif. Comme il cachait ses petites larmes dans l'ombre d'une loge ou seul avec un livre et que les vraies larmes sont rares il passait pour un homme insensible et spirituel. Sa r?putation d'homme spirituel venait d'une rapidit? d'esprit. Il appelait des rimes d'un bout ? l'autre du monde pour les joindre de telle sorte qu'elles parussent avoir rim? toujours. Par rimes, nous entendons: n'importe quoi. Il poussait brutalement les noms propres, les visages, les actes, les propos timides, et les envoyait au bout d'eux-m?mes. Cette mani?re lui valait la r?putation de menteur. Ajoutons qu'il admirait les beaux corps et les belles figures, ? quelque sexe qu'ils appartinssent. Cette derni?re singularit? lui faisait pr?ter de mauvaises m?urs; car les mauvaises m?urs sont la seule chose que les gens pr?tent sans r?fl?chir. N'ayant pas l'apparence qu'il e?t souhait?e, ne r?pondant pas au type id?al qu'il se formait d'un jeune homme, Jacques n'essayait plus de rejoindre ce type dont il se trouvait trop loin. Il enrichissait faiblesses, tics et ridicules jusqu'? les sortir de la g?ne. Il les portait, volontiers, au premier plan. ? cultiver une terre ingrate, ? forcer, ? embellir de mauvaises herbes, il avait pris quelque chose de dur qui ne s'accordait gu?re avec sa douceur. Ainsi, de mince qu'il ?tait, s'?tait-il fait maigre; de nerveux, ?corch? vif. Coiffant difficilement une chevelure jaune plant?e en tous sens, il la portait hirsute. Du reste, cette apparence, aussi anti-artificielle que possible, procurait les avantages de l'artifice, masquant un go?t bourgeois de l'ordre, un d?sint?ressement maladif qu'il tenait de son p?re et la m?lancolie maternelle. Si un des habiles, f?roces chasseurs parisiens le d?nichait, il devenait simple de lui tordre le cou. On le d?moralisait d'un mot. Par m?pris pour la sup?riorit? primaire qui consiste ? prendre le contre-pied de l'esprit de sa classe, Jacques adoptait cet esprit, mais d'une sorte si diff?rente que les siens ne le pussent reconna?tre leur. En somme, il portait l'?l?gance suspecte: l'?l?gance animale. Cet aristocrate, ce gar?on du peuple, qui ne supporte ni l'aristocratie ni la masse, m?rite dix fois par jour la Bastille et la guillotine. Il ne s'accommode ni de la droite ni d'une gauche qu'il trouve molle. Seulement sa nature excessive n'envisage aucun juste milieu. Aussi en vertu de l'axiome: Les extr?mes se touchent, se r?vait-il une extr?me-droite vierge, touchant ? l'extr?me-gauche au point de se confondre avec elle, mais o? il p?t agir seul. Le fauteuil n'existe pas, ou, s'il existe, personne ne l'occupe. Jacques s'y asseyait d'office et, de l?, regardait toute chose de la politique, de l'art, de la morale.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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