Le forgeron de Thalheim

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Le forgeron de Thalheim

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689 円 (税抜き)

Sur ces, entrefaites, un ?v?nement, bien naturel en apparence, vint occuper pour quelques jours les paisibles esprits de Thalheim. Un employ? de l’administration foresti?re ?tait arriv? au village avec la charge sp?ciale d’?laborer un plan d’am?nagement, et, en m?me temps, de surveiller les coupes d’automne que l’?tat avait ordonn?es. Otto Stramm, jeune homme de vingt-six. ans, ?tait le vrai type de l’Allemand du nord. Grand et blond, les pommettes des joues rose clair, une barbe tr?s bien soign?e, des mains blanches et grasses, et un regard assez vague, laissant plus ou moins deviner un m?lange de passions dormantes et d’indiff?rente lassitude. Sorti ? sa vingt-deuxi?me ann?e d’une ?cole de sylviculture avec un bon dipl?me, on s’?tait empress? de l’envoyer dans les nouvelles provinces o? ses talents pouvaient trouver un utile emploi. Peu fortun?, assez beau gar?on, sans trop de moralit?, il acceptait la vie comme elle s’offrait ? lui et, lorsque l’occasion de rire et d’aimer, sans engager son avenir, se pr?sentait, il la saisissait prestement. Allemand jusqu’au bout des ongles, chauvin ? ses heures, plein de cette fatuit? que deux guerres ont insuffl?e dans l’?me de la nation tudesque, il manifestait un souverain m?pris pour la grande vaincue. Mais, tr?s politique en cela, il savait parfaitement, suivant les circonstances, imposer silence ? son z?le patriotique. Il avait quelques fausses id?es, une capitale entre autres, celle de consid?rer l’Alsace comme un pays ? exploiter. Il est vrai que c’est une terre promise pour un enfant des marais pom?raniens. La premi?re chose que fit Otto Stramm fut de chercher un logement convenable. Ils ?taient rares au village de Thalheim. N?anmoins, il finit par d?couvrir, pr?s de l’auberge de Gaspard Tonder, dans la maison du maire Victor Helbing, un logis compos? d’une chambre ? coucher et d’une autre pi?ce pouvant servir de bureau. Cela faisait parfaitement son affaire. La nouvelle de son arriv?e se r?pandit dans la localit? avec la rapidit? de l’?clair. C’?tait la premi?re fois que l’administration pla?ait un de ses employ?s ? Thalheim. ー Certainement, disaient les plus simples, ceci ne pr?sage rien de bon. Ils ne croyaient pas si bien proph?tiser. Robert Feller, sans qu’il voul?t d’abord s’en expliquer la raison, ne fut rien moins que satisfait de la pr?sence d’Otto Stramm ? Thalheim. Il en ?prouva comme une sourde col?re contre l’Allemand, col?re qu’il ne pouvait justifier, mais qu’il eut le sage esprit de ne point laisser aussit?t deviner. Pressentait-il un danger ? Ou bien songeait-il ? Suzanne Teppen et ? l’incertitude o? flottait son amour ? Il n’aurait su que r?pondre. Sa m?re, cependant, l’observait. Il lui sembla que le front de son fils ?tait tourment? et que sa tristesse, au lieu de dispara?tre, prenait encore un caract?re plus ?pre. Elle s’en inqui?ta. Aussi, le dimanche suivant, au moment o? Robert allait s’?loigner, selon son habitude, la m?re lui dit : ー Robert, qu’as-tu ? Je te trouve chang?. ー Ah ! m?re, je t’assure que je n’ai absolument rien. ー Hum ! Est-ce bien vrai ? Ne me caches-tu pas quelque chose, un doux secret peut-?tre ? ー Ton affection pour moi s’effarouche inutilement, ma m?re. Je suis comme hier, comme il y ? huit jours, comme je serai longtemps encore : je n’oublie pas. ー Il faut se faire une raison, mon enfant. Ce qui est, est ! Nous n’en sommes pas responsables. ー Je l’admets. Mais, c’est un bonheur encore pour moi de r?ver ? l’avenir ; et, ce que je crois entrevoir, compar? ? ce qui se passe maintenant, m’inspire une certaine joie m?l?e d’une grande amertume. La m?re secoua la t?te d’un air ?quivoque : ces paroles ne paraissaient pas la satisfaire. Aussi reprit-elle : ー Je sais bien ce qu’il te faudrait. Une bonne petite femme, d?vou?e, intelligente, qui… ー C’est ton id?e ! ー Eh ! oui, c’est mon id?e, et elle n’est pas si mauvaise, je pense. Tu auras bient?t vingt-huit ans ; ta position, Dieu merci ! n’est pas ? d?daigner. Plus d’une jeune fille serait heureuse, ? coup s?r, de mettre sa main dans la tienne. A ces mots, une vive rougeur monta au front du brave gar?on. ー J’ai devin?, n’est-ce pas ? ajouta la veuve.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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