LETTRE-PR?FACE 9 avril 1934. ? monsieur J.-D. Dufour, rue de Qu?bec, Sherbrooke. Cher Monsieur, Je viens de lire votre roman. J’exige d’abord d’un ?crit de ce genre qu’il m’int?resse. Le v?tre remplit cette condition. L’int?r?t chez moi prend une multitude de formes, pour le d?sespoir de mes amis qui voudraient qu’en litt?rature je m’en tinsse ? une ou deux pr?f?rences bien d?limit?es. Je ne puis donc pas vous dire en trois ou quatre mots les raisons qui m’ont fait appr?cier ≪ Vers les sommets ≫. Si j’y ?tais forc?, je crois bien que je choisirais la fra?cheur des sentiments. Mais je garderais comme un regret de ne pas ?noncer plut?t l’?tude des pratiques ?lectorales dans les d?partements ruraux et semi-ruraux. Je songerais m?me ? la th?se de lib?ration qui est l’?toffe m?me du roman sur laquelle vous brodez une idylle et une peinture de m?urs. Tout compte fait, la fra?cheur des sentiments l’emporte, car tout s’y ram?ne. Pour se d?go?ter des mesquineries de la politique de sous-comit?s, pour aspirer au gouvernement du pays, en r?gime d?mocratique (et en n’importe quel r?gime, si l’histoire prouve quelque chose) par les meilleurs hommes, il faut une jeunesse de c?ur dont les plus de trente ans sont bien d?pourvus. Je vous dirai que l’art avec lequel vous avez ≪ retrouv? ≫ le temps perdu m’?tonne. Nombre de vos dialogues semblent st?nographi?s d’apr?s une conversation. ? certains moments m?me, je me demandais si ce n’?tait pas l? un roman de la jeune g?n?ration. Mais non, apr?s ces pages que des blas?s estimeront un peu pr?cieuses, parfois m?me au milieu de ces pages, ?clate une consid?ration g?n?rale, une notation qui r?v?le l’exp?rience des hommes et de leurs institutions. Votre Jules LeBrun, je l’ai d?j? rencontr? dans la vie : jeune homme ≪ impossible ≫ aux dires des gens au courant, mais qui existe pourtant. Peut-?tre lui faudrait-il ?tre un peu plus timide pour ressembler au prototype que je connais ; mais des jeunes de vingt-sept ans dont toute la jeunesse s’est ?coul?e parmi les livres, leurs seules passions, il y en a. Celui que vous d?peignez est plausible. Il ma int?ress?. Bref, votre roman a de la vie, de la v?rit?, des id?es, de la fra?cheur ; il est bien agenc?, ?crit dans une langue honn?te. C’est un voyage au bout du jour. Il est des moments, et assez nombreux, o? ?a repose du voyage au bout de la nuit. Je vous f?licite et vous remercie du plaisir que vous m’avez caus? en me le faisant lire. Croyez-moi, cher monsieur Dufour, Votre d?vou?, Alfred DesROCHERS.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。 ※ご購入は、楽天kobo商品ページからお願いします。 ※切り替わらない場合は、こちら をクリックして下さい。 ※このページからは注文できません。
