P?ch? d’orgueil

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P?ch? d’orgueil

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728 円 (税抜き)

Par un matin ensoleill? des premiers jours de d?cembre, soit environ cinq semaines apr?s le mariage de Paul Bordier ? Alix de Busques, ?tienne Bordier arriva ? la gare, o?, plus de vingt ans plus t?t, en sautant, sur ce m?me quai, il s’?tait ?lanc? joyeux vers celle, qui h?las, l’attendait les bras refroidis. Il ne prit pas la route de Chambly, cette fois. Courb? par les souvenirs poignants qui surgissaient ? chaque pas, il se fit conduire au num?ro de la maison qu’habitait toujours sa tante Marie, sur la rue St-Hubert. Marie Barre, encore alerte malgr? ses quatre-vingts ans bien compt?s, vint ouvrir elle-m?me au coup de sonnette d’?tienne. En reconnaissant le mari de cette malheureuse Gilberte, elle eut un cri de joie et ses mains se joignirent en un geste d’action de gr?ce. ー ?tienne ! Toi ! Je n’ose en croire mes yeux. Oh, viens que je t’embrasse ! Et la bouche fine et rid?e se posa plusieurs fois sur les joues h?l?es de son neveu. Puis sans l?cher les mains du voyageur, elle l’entra?na dans son salon vieillot et propret o? elle le fit asseoir. D’?motion, ?tienne ne pouvait dire un mot. Les souvenirs qui l’avaient assailli d?s son arriv?e ? la gare, prenaient ici une acuit? infiniment douloureuse. Les l?vres qu’il venait de sentir sur ses joues, s’?taient pos?es sur le front glac? de sa jeune femme, les mains qui tenaient toujours les siennes, avaient ferm? ses beaux yeux. Il eut un regard navr? ? l’adresse du t?moin de la mort de Gilberte. ー Tante Marie, parlez-moi ≪ d’Elle ≫… ー Nous en parlerons longuement, mon ami, un peu plus tard. Pour le moment, il faut te reposer, oh, excuse-moi, enl?ve ton paletot, mets-toi ? ton aise. L?. Et maintenant, je vais te pr?parer un petit d?jeuner ; mais avant, laisse-moi te regarder. Prenant la t?te d’?tienne dans ses mains, l’excellente vieille la leva vers elle. ー Tu es encore beau, mon enfant, tes cheveux blancs te vont bien. ー Oh, je suis vieux et bien chang?. ー Vieux ! tu n’as pas cinquante ans ! ー Les ann?es ont compt? double pour moi. ー Pauvre ?tienne, je te comprends, je sais que les chagrins allongent les jours. En songeant ? ses disparus, tante Marie ne put retenir ses larmes, qui en habitu?es, se pos?rent au bord de ses paupi?res fl?tries. Mais la ch?re vieille se ressaisit, et elle sourit de nouveau ? son neveu. ー Allons, je bavarde, fit-elle, et durant ce temps, rien ne se pr?pare pour te restaurer. Tiens, couche-toi un moment sur ce canap? ; je cours ? ma cuisine. Elle s’?loigna toute menue. Au bout d’un quart d’heure, elle revint au salon, portant un cabaret, charg?. ?tienne s’empressa de lui enlever son fardeau des mains. ー Ah, ah, tu es affam?, dit-elle. Il dit oui pour lui faire plaisir. Maintenant, assis tous deux pr?s du gu?ridon supportant les mets ? peine touch?s, ils causaient. ー Avez-vous une id?e de ce que peut me vouloir Joachim Bruteau, tante Marie ? ー Pas la moindre, dit-elle songeuse. ー Je croyais ce vieux-l? mort depuis longtemps ! ー Mort, lui ! Je ne pense pas que sa pr?sence soit d?sir?e nulle part l?-haut. Ah, le sacripant ! ー Comment vous a-t-il trait?e le temps que vous ?tiez chez lui ? ー Aussi longtemps que Gilberte v?cut, il me tol?ra ; mais apr?s, il m’a mise ? la porte. Oh, il a agi ainsi ! A-t-il ?t? bon pour elle, Gilberte ? ー Ni bon, ni m?chant. Qui aurait pu deviner ce qu’alimentait cette caboche ?… ー Et ma femme, comment est-elle morte, demanda ?tienne avec un soupir ? ー Subitement, sans souffrir, mon petit. ー Et l’enfant… ー Je ne sais pas. Comme je te l’ai dit, le vieux Joachim n’a pas ?t? long ? se d?barrasser de moi. Trois jours apr?s les fun?railles de Gilberte, il me signifia l’ordre de partir. Oh, je n’avais pas l’intention de rester, mais mon plus grand d?sir e?t ?t? d’amener le petit avec moi… Etienne sursauta, et coupant la parole ? son interlocutrice : ー Que dites-vous, tante Marie ! l’enfant… ー Je voulais l’emmener avec moi. Il ne serait, pas mort dans ses bras. Il ?tait si fort, si beau lorsque je le quittai. Ah, ce vieillard, quel c?ur de pierre ! ?tienne se leva en proie ? un trouble violent. Il fit quelques pas dans la pi?ce, puis, s’arr?tant devant sa tante, et pench? vers elle : ー Pr?cisez, tante Marie, vous dites bien que trois jours apr?s l’enterrement de sa m?re l’enfant vivait encore… ー Certainement ! et plus vigoureux qu’? sa naissance. Mais qu’as-tu donc ? ー Vous comprendrez mon ?moi, quand vous saurez que le vieux Joachim m’a dit que le b?b? mourut quelques heures apr?s sa m?re. ー Il t’a tromp? ! s’?cria-t-elle. D’ailleurs, tu peux t’en assurer ; demande-le ? M?lanie B?lon, elle doit vivre encore, c’est elle qui m’a remplac?e aupr?s du petit. ー Comme c’est ?trange ! Ah, j’en aurai le c?ur net ! ー Pour ta satisfaction, informe-toi ; h?las, ton fils est bien mort, j’ai lu l’avis de son d?c?s dans les journaux quelque temps apr?s que j’eus quitt? la ferme. ー Le vieux Bruteau me dira toujours pourquoi il m’a menti, dit-il avec force. ?tienne se mit ? marcher lentement, absorb? ; il repassait dans sa m?moire son dernier entretien avec Joachim Bruteau, il revoyait les yeux de braise fix?s sur lui, il entendait encore la voix mordante lui annon?ant ses malheurs.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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