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MALADIES APPARUES DEPUIS LE D?BUT DE LA P?RIODE HISTORIQUE Si nous savons, par les t?moignages les plus anciens, que quelques maladies infectieuses, bien d?termin?es, s?vissaient d?j? lorsque l’homme commen?a d’?crire et si notre ignorance est profonde en ce qui concerne la plupart des autres, nous savons, tout aussi bien, que certaines se sont r?v?l?es ? des ?poques particuli?res avec une telle ?vidence que le caract?re de nouveaut? n’a pu leur ?tre contest?. Mais cette r?v?lation indiscutable ne signifie pas que la maladie nouvelle fut in?dite, qu’elle n’ait pas, jusque-l?, frapp? l’homme. Elle signifie seulement qu’elle n’avait pas ?t? observ?e encore dans la r?gion o? l’on constatait brusquement, indiscutablement son apparition. Bien des maladies qui frappent la partie occidentale ou m?diterran?enne de l’Europe sont d’origine ?trang?re. On peut fixer, avec une pr?cision souvent assez grande, ? la fois la date o? elles ont paru dans nos r?gions et les r?gions d’o? elles sont venues. La peste v?ritable, caract?ris?e par le bubon, n’existait pas dans l’occident m?diterran?en avant l’?pid?mie dite de Justinien ; elle est d’importation ?gyptienne. La l?pre s’est ?tendue de m?me peu ? peu de l’est ? l’ouest ; son importation en France ne date gu?re que du temps des croisades. D’Orient ?galement nous est venu le chol?ra au XIXe si?cle et, depuis longtemps et encore aujourd’hui, nous viennent les grandes ?pid?mies de grippe. L’Am?rique nous a donn? la syphilis, nous lui avons apport? la variole, le typhus, la r?currente. De l’Afrique, la fi?vre jaune lui est venue, comme une punition de la traite, avec les noirs. Que de maladies notre civilisation a introduites chez les populations incultes. Je ne sais si ces hommes nous doivent quelque bien ; ils ont re?u de nous la variole, la syphilis, la tuberculose, toutes nos maladies infectieuses (sans compter l’alcoolisme et le service militaire) et bien de ces peuples en sont morts. Figurons-nous ce qu’?tait l’?tat sanitaire d’un peuple, isol? jusque-l? par sa situation insulaire. Il avait certes des maladies, souvent graves, mais en nombre r?duit. Au cours des si?cles, par suite d’incursions de peuplades plus ou moins ?loign?es, de naufrages, sa pathologie avait pu s’accro?tre de quelques maladies import?es. Mais, plus le nombre des habitants ?tait restreint, moins il y avait chance que certaines, les plus contagieuses, se conservassent. La plupart des fi?vres ?ruptives n’y pouvaient donc s’acclimater. L’europ?en fait escale, il d?barque, il revient. Si l’?le est situ?e sur un parcours passager, si elle offre des ressources ? l’industrie, au commerce, aux rapines, c’est toute la pathologie de l’Europe (et de l’Am?rique) qui s’installe. Comment une peuplade primitive pourrait-elle r?sister ? tant de maux ? La plus instructive des importations de maladies est celle de la syphilis. L?, point d’inconnu. Nous avons des t?moins irr?futables. Bernal Diaz de Castillo, compagnon de Cortez, note, dans son journal si instructif, jour par jour, les progr?s de la maladie (las bubas) sur les soldats de l’arm?e conqu?rante du Mexique. En Europe, la syphilis est reconnue au lieu m?me de son d?barquement sur la c?te d’Espagne. L’arm?e de Gonzalve de Cordoue la transporte ? Naples o? les Fran?ais la contractent ; si bien que, dans notre pays, la maladie prend l’?tiquette napolitaine et, dans le reste de l’Europe, l’?tiquette fran?aise. Tous les m?decins qui l’observent, en quelque pays europ?en que ce soit, la reconnaissent comme une affection inconnue jusque-l? et ils la d?clarent nouvelle
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. Le premier auteur de notre pays qui traite d’elle, le rouennais Jacques de Bethencourt en donne une description compl?te qui comprend non seulement la syphilis acquise, mais encore l’h?r?ditaire et les divers modes de contagion, y compris le passage du nouveau-n? ? la nourrice. On s’?tonne qu’un mal qui se traduit par des sympt?mes si diff?rents, qui ?volue en un grand nombre d’ann?es, ait pu ?tre aussi bien connu ? la Renaissance, alors qu’au d?but du XIXe si?cle ses localisations multiples ?taient consid?r?es, d?crites comme des affections particuli?res. C’est que l’irruption du mal, sa nouveaut?, les conditions de la contagion ne permettaient aucun doute sur le lien qu’offraient entre elles ses manifestations successives, si diff?rentes fussent-elles. Tandis que, plus tard, ce mal ?tant devenu familier et, l’absurdit? des th?ories m?dicales s’en m?lant, le lien a fini par se briser. Il a fallu le g?nie de Ricord pour r?tablir le tableau de la syphilis dans son ensemble, tel qu’il ?tait apparu aux premiers observateurs au temps de l’importation. Il a fallu celui de Fournier et les travaux de laboratoire r?cents pour rattacher ? la syphilis ses manifestations nerveuses ? longue port?e : la paralysie g?n?rale et l’ataxie. Le domaine pathologique de la syphilis est immense. ?mile Leredde l’a vu peut ?tre trop vaste ; mais cette exag?ration m?me a ?t? utile.画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。※ご購入は、楽天kobo商品ページからお願いします。
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