Consid?rations sur les m?urs de ce si?cle

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Consid?rations sur les m?urs de ce si?cle

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Sur la probit?, la vertu et l’honneur. On n’entend parler que de probit?, de vertu et d’honneur ; mais tous ceux qui emploient ces expressions en ont-ils des id?es uniformes ? T?chons de les distinguer. Il vaudrait mieux, sans doute, inspirer des sentimens dans une mati?re qui ne doit pas se borner ? la sp?culation ; mais il est toujours utile d’?claircir et de fixer les principes de nos devoirs. Il y a bien des occasions o? la pratique d?pend de nos lumi?res. Le premier devoir de la probit? est l’observation des lois. Mais ind?pendamment de celles qui r?priment les entreprises contre la soci?t? politique, il y a des sentimens et des proc?d?s d’usage qui font la s?ret? ou la douceur de la soci?t? civile, du commerce particulier des hommes, que les lois n’ont pu ni d? prescrire, et dont l’observation est d’autant plus indispensable, qu’elle est libre et volontaire ; au lieu que les lois ont pourvu ? leur propre ex?cution. Qui n’aurait que la probit? qu’elles exigent, et ne s’abstiendrait que de ce qu’elles punissent, seroit encore un assez malhonn?te homme. Les lois se sont pr?t?es ? la faiblesse et aux passions, en ne r?primant que ce qui attaque ouvertement la soci?t? : si elles ?toient entr?es dans le d?tail de tout ce qui peut la blesser indirectement, elles n’auraient pas ?t? universellement comprises, ni par cons?quent suivies : il y aurait eu trop de criminels, qu’il e?t quelquefois ?t? dur, et souvent difficile de punir, attendu la proportion qui doit toujours ?tre entre les fautes et les peines. Les lois auraient donc ?t? illusoires ; et le plus grand vice qu’elles puissent avoir, c’est de rester sans ex?cution. Les hommes venant ? se polir et s’?clairer, ceux dont l’?me ?toit la plus honn?te, ont suppl?? aux lois par la morale, en ?tablissant, par une convention tacite, des proc?d?s auxquels l’usage a donn? force de loi parmi les honn?tes gens, et qui sont le suppl?ment des lois positives. Il n’y a point, ? la v?rit?, de punition prononc?e contre les r?fracteurs, mais elle n’en est pas moins r?elle. Le m?pris et la honte en sont le ch?timent, et c’est le plus sensible pour ceux qui sont dignes de le ressentir. L’opinion publique, qui exerce la justice ? cet ?gard, y met des proportions exactes, et fait des distinctions tr?s-fines. On juge les hommes sur leur ?tat, leur ?ducation, leur situation, leurs lumi?res. Il semble qu’on soit convenu de diff?rentes esp?ces de probit?s, qu’on ne soit oblig? qu’? celle de son ?tat, et qu’on ne puisse avoir que celle de son esprit. On est plus s?v?re ? l’?gard de ceux qui, ?tant expos?s en vue, peuvent servir d’exemple, que sur ceux qui sont dans l’obscurit?. Moins on exige d’un homme dont on devrait beaucoup pr?tendre, plus on lui fait injure. En fait de proc?d?s, on est bien pr?s du m?pris, quand on a droit ? l’indulgence. L’opinion publique ?tant elle-m?me la peine des actions dont elle est juge, ne saurait manquer d’?tre s?v?re sur les choses qu’elle condamne. Il y a telle action dont le soup?on fait la preuve, et la publicit? le ch?timent. Il est assez ?tonnant que cette opinion, si s?v?re sur de simples proc?d?s, se renferme quelquefois dans des bornes sur les crimes qui sont du ressort des lois. Ceux-ci ne deviennent compl?tement honteux que par le ch?timent qui les suit. Il n’y a point de maxime plus fausse dans nos m?urs, que celle qui dit : Le crime fait la honte, et non pas l’?chafaud. Cela devrait ?tre, et l’est effectivement en morale ; mais nullement dans les m?urs, car on se r?habilite d’un crime impuni : et qu’on ne dise pas que c’est parce que le ch?timent le constate, et en fait seul une preuve suffisante, puisqu’un crime constat? par des lettres de gr?ce fl?trit toujours moins que le ch?timent. On le remarque principalement dans l’injustice et la bizarrerie du pr?jug? cruel qui fait rejaillir l’opprobre sur ceux que le sang unit ? un criminel ; de sorte qu’il est peut-?tre moins malheureux d’appartenir ? un coupable reconnu et impuni, qu’? un infortun? dont l’innocence n’a ?t? reconnue qu’apr?s le supplice. La vraie raison vient de ce que l’impunit? prouve toujours la consid?ration qui suit la naissance, le rang, les dignit?s, le cr?dit ou les richesses. Une famille qui ne peut soustraire ? la justice un parent coupable, est convaincue de n’avoir aucune consid?ration, et par cons?quent est m?pris?e. Le pr?jug? doit donc subsister ; mais il n’a pas lieu, ou du moins est plus faible, sous le despotisme absolu et chez un peuple libre ; partout o? l’on peut dire : Tu es esclave comme moi, ou je suis libre comme toi. Le pouvoir arbitraire chez l’un, la justice chez l’autre ne faisant acception de personne, font des exemples dans des familles de toutes les classes, qui par cons?quent ont besoin d’une compassion r?ciproque. Qu’il en soit ainsi parmi nous, les fautes deviendront personnelles, le pr?jug? dispara?tra : il n’y a pas d’autre moyen de l’?teindre. Pourquoi ces nobles victimes qu’un crime d’?tat conduit sur l’?chafaud, n’impriment-elles point de t?che ? leur famille ? C’est que ces criminels sont ordinairement d’un rang ?lev?. Le crime, et m?me le supplice prouvent ?galement de quelle importance ils ?toient dans l’?tat. Leur chute, inspirant la terreur, montre en m?me temps l’?l?vation d’o? ils sont tomb?s, et o? sont encore ceux ? qui ils appartenaient. Tout ce qui saisit par quelque grandeur l’imagination des hommes, leur impose. Ils ne peuvent pas respecter et m?priser ? la fois la m?me famille. Je crois avoir remarqu? une autre bizarrerie dans l’application de ce pr?jug?. On reproche plus aux enfans la honte de leur p?re, qu’aux p?res celle de leurs enfans. Il me semble que le contraire seroit moins injuste, parce que ce seroit alors punir les p?res de n’avoir pas rectifi? les mauvaises inclinations de leurs enfans, par une ?ducation convenable. Si l’on pense autrement, est-ce par un sentiment de compassion pour la vieillesse, ou par le plaisir barbare d’empoisonner la vie de ceux qui ne font que commencer leur carri?re ?画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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