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Notre pauvre histoire de France, gr?ce aux historiographes patent?s, a acquis une r?putation d’ennui. Ce serait une grande et belle chose cependant, que d’oser r?veiller le g?nie de l’histoire, de le suivre, et de l’interroger ? travers les g?n?rations mortes et les si?cles ?teints, comme Dante suivait et interrogeait Virgile ; de redescendre en lui donnant la main, de Charlemagne, le Napol?on du moyen ?ge, ? Napol?on, le Charlemagne moderne ; ce serait un spectacle nouveau, en le consid?rant du c?t? pittoresque et po?tique, que celui que pr?senterait notre m?re-patrie, vue ? neuf si?cles de distance du haut du tr?ne de ses deux puissants empereurs, et cependant si r?tr?cie sous Charles VII, que le vieux sang fran?ais ne circule plus que goutte ? goutte au travers des trois provinces qui lui restent, comme au milieu d’un sablier, ne passent qu’un ? un les grains de poussi?re qui mesurent le temps. Certes ce serait l? une t?che ? remplir la vie d’un homme, ? ne lui rien laisser ? d?sirer ? l’heure de la mort, et ? placer sa statue sur un pi?destal pareil ? celui d’Hom?re ou de Byron. Quel est le po?te auquel cette id?e ne soit pas venue vingt fois comme un remords, et qui n’ait pass? bien des heures de sa vie ? l’abandonner et ? la reprendre jusqu’? ce qu’il se soit aper?u qu’un tiers des heures de sa vie ?tait d?j? derri?re lui, et qu’il ait dit en regardant ? l’?uvre ? accomplir et le temps qui lui restait : il est trop tard ; maudit soit Dieu !...Consolons nous donc que le temps manque ? qui veut l’?crire, et si quelques-unes d’elles, par hasard, ou par caprice, d?sirent que nous dirigions leurs regards vers une de ces grandes ?poques qui marquent l’accroissement ou la d?cadence d’une nation, exigent que nous leur apprenions ? b?gayer ces noms d’hommes que peut seule prononcer assez haut la voix d’un peuple entier ; d?chirons quelques feuillets d’un fabliau gothique, na?vement enlumin? d’or, de rouge et de bleu ; rapetissons la taille d’Hugues Capet, de Fran?ois Ier ou de Richelieu, ? la dimension des pages d’un album ; laissons le vent emporter cette page sur leurs genoux, et quand elles auront, depuis sa naissance jusqu’? son agonie, d?vor? un si?cle en une heure, que l’?il humide d’une derni?re larme, elles, diront, en nous apercevant : Oh ! j’ai lu votre nouvelle ! c’est d?licieux ! Voil? comme j’aime l’histoire. Oublions nos esp?rances sublimes, nos r?ves d’immortalit?. Oublions travail, gloire, avenir, tout enfin pour cette larme tremblante aux cils d’un ?il noir, que notre bouche peut recueillir avant qu’elle ne tombe...画面が切り替わりますので、しばらくお待ち下さい。
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